Les 40 ans des CECOS – 12 et 13 septembre à Paris
L’année 2013 est celle du quarantième anniversaire de la création du premier CECOS en1973, à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, par le Pr Georges David, création rapidement suivie de l’ouverture d’autres centres dans les principales villes françaises. Il s’agissait à l’époque de la mise en place des premières assistances médicales à la procréation (AMP) avec de rigoureuses règles éthiques et d’évaluation qui persistent de nos jours. Ces règles ont largement inspiré la première loi relative à la Bioéthique promulguée en 1994, 20 ans après la mise en place du premier centre. Dès le début de leur activité, les CECOS ont pris en charge l’AMP avec gamètes de donneur et la préservation de la fertilité chez les hommes devant subir un traitement à risque pour la spermatogenèse. Secondairement, suite à la mise en place de la fécondation in vitro et des méthodes spécifiques de congélation, ils ont pu prendre en charge de don d’ovocytes et le don d’embryon en association avec les centres d’AMP. Les CECOS se sont, très rapidement, regroupés au sein d’une Fédération permettant ainsi de poursuivre l’évaluation des pratiques grâce à la participation de tous les centres, de mener à bien des travaux de recherche et de développer une importante réflexion éthique générale et appliquée aux cas pratiques. Une véritable aide à la prise de décision était ainsi apportée aux différents centres confrontés à la pratique clinique. Citons parmi les questions largement débattues l’insémination post mortem, l’anonymat du don de gamète, le secret de la conception, le vécu de la stérilité, l’aide à la procréation des patients vivant avec le VIH, les limites d’âge, la procréation après changement de sexe, les indications du don d’ovocytes, la cession et l’accueil d’embryon, etc. La médecine et la biologie de la reproduction ont beaucoup progressé en 40 ans et des perspectives passionnantes se dessinent tant dans le champ de l’assistance médicale à la procréation que dans celui de la lutte contre la stérilité ou de la préservation de la fertilité. [Suite sur le programme]. Programme 40 ans CECOS
Marianne (mai 2013) : Ces enfants nés de sperme inconnu.
Ils ont été conçus grâce à une insémination avec donneur, comme 50000 français de moins de 40 ans. Leur vécu révèle les contradictions d’une société prise de vertige face au retentissement des avancées médicales sur la famille. Marianne, n°837 du 4 au 10 mai 2013.
Le Figaro (janvier 2013) : le président de l’ADEDD s’exprime sur le recours à l’AMP pour les couples de même sexe.
Aujourd’hui, le don de sperme ou d’ovocytes (beaucoup plus rare) est anonyme et gratuit, principe réaffirmé lors de la dernière révision des lois bioéthiques. Mais certains spécialistes anticipent: une pression ne s’exercera-t-elle pas pour qu’un enfant élevé par deux femmes puisse connaître le nom de son géniteur et inscrire ainsi un «référent masculin» dans son histoire? C’est une revendication qui a déjà été exprimée par les milieux homosexuels. «Si on autorise cette levée de l’anonymat, elle concernera aussi les parents hétérosexuels», estime le Pr Frydman. Mais beaucoup de familles où les enfants sont nés par don de sperme ne souhaitent pas connaître l’identité du donneur. Elles voient même un risque à revenir sur le principe de l’anonymat: par crainte de cette intrusion imposée, les parents pourraient désormais cacher à leur enfant la façon dont il a été conçu afin qu’il ne pose aucune question en grandissant. À rebours des théories actuelles qui veulent que les parents n’enferment pas dans «un secret de famille» leur recours à un géniteur extérieur. «C’est un vrai risque, confirme Christophe Masle, président de l’association Adedd, qui regroupe des parents comme des donneurs. Et trois quarts des donneurs sont contre la levée de l’anonymat.»
AMP et projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe.
L’ADEDD, fidèle à ses statuts, ne se positionne pas sur la question de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. Elle n’a en effet aucune légitimité dans ce domaine. En revanche, en ce qui concerne le volet assistance médicale à la procréation (AMP), l’ADEDD accueillera, sans distinction aucune, les personnes issues des techniques d’AMP au sein d’une famille homoparentale (sous réserve que les couples de même sexe puissent recourir à ces techniques). L’ADEDD sollicitée en ce moment sur la question de l’AMP pour les couples de même sexe rappelle que sa mission principale est d’accompagner (entre autres) les personnes issues des techniques d’AMP (quelle que soit l’architecture familiale). L’ADEDD ne reste pas indifférente aux réflexions actuelles. D’ailleurs, elle s’inquiète que les éventuelles évolutions législatives dans ce domaine concourent à une remise en cause, automatique et sans discussion, des acquis de la dernière révision des lois de bioéthique. En effet, la question de l’AMP prise isolément (indépendamment de l’orientation sexuelle du couple) est déjà extrêmement complexe. L’ADEDD est donc favorable à un véritable débat de société concernant l’ « identité » de l’AMP en France : quelle finalité ? Pour qui ? Pour quels motifs ? Etc.
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