Valeurs mutualistes (mars/avril 2011) : Don de gamètes : l’anonymat en question. Christophe Masle, 24 ans, étudiant en droit, président de l’ADEDD
« Mes parents ont plutôt bien vécu la stérilité au sein de leur couple, s’étant par exemple posé la question d’adopter pour être sur un pied d’égalité. C’est finalement mon père, stérile, qui a proposé de recourir au don de sperme. Ils ont été accompagnés par un psychologue du Cecos. La levée du secret n’était alors pas consensuelle en France, mais ils ont choisi de m’en parler dès mon plus jeune âge. Cela m’a permis de m’approprier mon histoire et vivre avec cette réalité. L’anonymat du donneur a été l’une de mes questions, pour autant je ne l’ai pas vécu comme une injustice. Dans notre association, nous conseillons aux parents d’utiliser des mots simples, d’habituer l’enfant à l’idée le plus tôt possible. Lorsqu’il est en âge de comprendre, il convient de lui répéter son histoire et surtout de lui parler du projet parental, en lui disant combien il a été un enfant désiré. Quant au parent stérile, doit simplement assurer son rôle, sans considérer le don comme un obstacle pour assumer la fonction qui lui incombe.»
- France soir (16/02/2011) : Bioéthique : « La levée de l’anonymat du donneur renforcera les secrets de famille »
Christophe Masle s’occupe de l’accompagnement des enfants conçus par IAD. Selon lui, le maintien de l’anonymat des donneurs de gamètes en France assure la pérennité de ce mode de conception. Il a été conçu par insémination artificielle avec donneur (IAD), et n’a pas de problème avec ça. Lassé de n’entendre témoigner que des enfants en quête de leurs origines génétiques, Christophe Masle a donc décidé de fonder l’ADEDD (Association des enfants du don) pour accompagner et échanger avec les enfants nés de don de gamètes. Pour lui, le mal être n’est souvent pas celui qu’on croit lorsque l’on cherche à connaître ses origines. À l’heure où les députés viennent d’adopter en première lecture la loi Bioéthique, qui maintient l’anonymat des donneurs de gamètes en France après sa révision, Christophe Masle estime qu’il y a aussi d’autres enjeux dont la préservation de ce mode de conception dans le pays.
France-Soir.fr – Pourquoi voulez-vous continuer à maintenir l’anonymat des donneurs en France ?
Christophe Masle – Notre association, l’ADEDD ne prend pas partie. Mais en ce qui me concerne – et cette conséquence a été constatée dans d’autres pays européens ayant autorisé l’identification des donneurs – j’estime que si l’anonymat est levé les parents informeront moins leurs enfants sur leur mode de conception. À plus long terme, je pense également qu’il n’y aura plus assez de donneurs non plus. Car en général, les donneurs le font pour aider des gens à devenir parents. Les donneurs ont déjà une famille et ne souhaitaient pas avoir d’autres enfants en dehors de leur couple. L’anonymat permet aux parents stériles de trouver leur place sans craindre l’arrivée du donneur dans leur vie et peuvent ainsi assumer pleinement leur rôle de père ou de mère.
Posté le : 29 Mar 2011
Merci, merci, merci. Ça fait tellement de bien, comme maman d’enfant né de don, de voir cet article et votre site. J’ai besoin de croire qu’en étant une bonne maman et accompagnant mon fils là-dedans il sera heureux malgré le fait qu’il ne rencontrera jamais le donneur. Lorsqu’on lit certains articles, on se sent pratiquement insensibles aux besoins de nos enfants, alors que nos enfants sont tellement aimés et désirés.